Rivières2070 Une nouvelle approche des rivières : prospective à 50 ans au croisement des dynamiques naturelles et anthropiques

Résumé

La dynamique des paysages, qui résulte de l’interaction entre de nombreux facteurs abiotiques (ex: eau), biotiques et anthropiques (ex: aménagement du territoire), est aujourd’hui au centre de problématiques environnementales majeures par l’ampleur et la rapidité des changements observés. Ce constat est particulièrement vrai en Région Bretagne, qui a connue des transformations majeures de ses paysages au cours des dernières décennies. Face aux nombreuses incertitudes concernant l’avenir, il apparait ainsi crucial que les décisions actuelles soient basées sur des connaissances adéquates. Considérant le lien indissociable entre l’évolution des paysages et la question de la ressource en eau, se pose la question de leur dynamique naturelle et anthropique à venir, en particulier dans la perspective des changements climatiques. À ce titre, il semble nécessaire d’aborder la gestion de l’eau et des paysages au sein d’une problématique plus générale d’aménagement du territoire. Dans ce contexte, le projet Rivières 2070 vise à évaluer le système de gestion en matière d’aménagement du territoire afin de co-construire avec les différents acteurs une gouvernance adaptative face aux changements globaux. L’enjeu majeur est de définir si les politiques et outils de gestion restent pérennes avec la variabilité climatique et les attentes des populations. Dans cette optique, le projet Rivière2070 ambitionne de développer des modèles pour représenter virtuellement les futurs probables des paysages, via une approche prospective à un horizon de 50 ans. L’hypothèse est que ces outils de scénarisation des avenirs probables permettent de réduire l’incertitude de la décision (politique, de gestion) tout en conservant, en partie, la complexité des enjeux qu’elle soulève. Pour cela, une attention particulière est portée à la prise en compte des éventuelles tensions créent par les décisions en termes de conflits d’usage et de choix politiques. Au final, les objectifs de ce projet sont de : (1) expliciter et formaliser les points de vue pour que les acteurs (scientifiques, politiques, gestionnaires au sens large, citoyens) puissent partager leurs connaissances lors de temps d’échanges collectifs. L’objectif est ainsi de produire une représentation partagée du fonctionnement du système étudié et d’offrir un espace de discussion des limites et des incohérences éventuelles de chaque point de vue. (2) développer un ou plusieurs modèles couplant modèle biophysique (climatiques, écologiques et hydrogéologiques, intégrant surface et milieu souterrain) et modèle socio-économique (approche multi agents), afin de matérialiser cette représentation partagée. L’objectif est ainsi de représenter à la fois les modes d’occupations des sols, les divers chemins de l’eau connectant versant, aquifère et rivière, mais également les individus et leurs interactions (entre eux et avec l’environnement). (3) simuler l’évolution du système étudié et scénariser les changements, dans le but de se projeter collectivement et d’accompagner la confrontation entre les divers points de vue et la réalité des situations, dans la perspective de prise de décisions. L’objectif est de représenter virtuellement les paysages tels qu’ils seraient amenés à évoluer avec ces simulations pour représenter l’impact probable des décisions, sous contrainte climatique (évènements extrêmes sur les débits, éventuellement de stress hydrique sur la végétation…).

Mots clés

Partenaires du projet

INSU

Laurent LONGUEVERGNE

ESO

(UMR6118) Rennes, France

INSHS

Véronique Van Tilbeurgh

ESO

(UMR6590) France

Charlène Dimier
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