Nouvelles méthodes pour le traitement et l’analyse des données spatiales

Le CNRS, à travers la Mission pour les initiatives transverses et interdisciplinaires, lance un appel à projets dans le cadre du défi Nouvelles méthodes pour le traitement et l’analyse des données spatiales.

Les révolutions en cours dans le secteur spatial (applications sociétales et de développement économique, miniaturisation et digitalisation des technologies, démocratisation de l’accès à l’espace, évolution du concept de constellations, surveillance et militarisation de l’espace,…) induisent le besoin de repenser certains enjeux de recherche fondamentale associés. Cette évolution appelle des ruptures méthodologiques pour mieux valoriser les données spatiales (i.e. acquises à bord de satellites dans l’espace, ou via d’autres moyens aéroportés tels que ballons, avions ou drones) et des données complémentaires acquises au sol par divers systèmes d’observation (à distance comme les télescopes ou des dispositifs in situ) dans différents domaines scientifiques.

C’est particulièrement vrai pour l’observation de la Terre avec l’essor du programme européen Copernicus, mais également pour l’exploration de l’univers lointain, l’étude des lois fondamentales de la physique, l’étude des changements globaux ou encore l’écologie fonctionnelle. A l’enjeu initial de conception d’un dispositif de mesure, s’ajoute donc aujourd’hui celui d’extraction de toute l’information pertinente contenue dans les données, et de génération de produits élaborés combinant mesures spatiales, in situ et modélisations.

Le séminaire de prospective scientifique organisé par le CNES en 2019, et auquel les chercheurs et les chercheuses du CNRS et d’autres organismes ont très largement contribué, a souligné l’importance stratégique des données spatiales et le besoin d’efforts mutualisés pour identifier les méthodes du futur les plus adaptées à leur traitement. Cette préoccupation entre en résonance avec des thématiques scientifiques de la majorité des instituts du CNRS, tout en appelant un renforcement de démarches pluridisciplinaires.

La présente action conjointe CNES-CNRS vise à stimuler le développement de méthodes innovantes de traitement, d’analyse et d’exploitation scientifique de données spatiales, y compris pour la préparation de futures missions. Elle couvre tous les projets, impliquant des données spatiales ou de télédétection, et toutes les disciplines scientifiques. Plus spécifiquement, le présent appel à projet est axé sur la mise en œuvre de nouvelles coopérations scientifiques interdisciplinaires entre les acteurs du spatial (conception d’instruments et satellites, domaines scientifiques bénéficiant du spatial) et les scientifiques des instituts du CNRS, pour le développement de méthodologies innovantes pour le traitement et l’analyse des données spatiales. Cela concerne notamment la modélisation mathématique et numérique, les méthodes statistiques, les simulations physiquement justifiées, le traitement du signal et des images, l’apprentissage et l’intelligence artificielle, les méthodes de visualisation et de communication scientifique, etc.

De façon non exhaustive, le présent appel sollicite des projets portant sur des problématiques telles que :

  1. Simulations de sources d’erreurs complexes, données synthétiques et workflows ;
  2. Débruitage de signaux et séparation de différents signaux d’intérêt ;
  3. Approches fondées sur les données pour la construction de modèles et d’émulateurs ;
  4. Exploration/réduction d’espaces de grandes dimensions, inversion, assimilation de données ;
  5. Méthodes de travail collaboratif (par exemple gestion de projet d’un développement IA) ;
  6. Analyses multi-échelles de données spatiales (e.g. clustering, fouille, visualisation, exploration), traitement d’images y compris hyperspectrales ;
  7. Sélection des informations (e.g., interrogation, extraction de trajectoires), traitements en temps réel au sol ou dans l’espace, compression/décompression ;
  8. Quantification et contrôle des incertitudes et des biais, y compris pour les chaînes instrumentales complexes ;
  9. Agrégation, fusion et enrichissement de données spatiales ;
  10. Infrastructures pour la gestion et l’accès aux (flux de) données spatiales : stockage, indexation, optimisation, workflow ;
  11. Calcul intensif : simulation à grand échelle, apprentissage profond.

Le périmètre des données spatiales relevant de cet appel d’offre inclut notamment des données d’observation ou de simulation dans les domaines suivants :

  • Sciences de la Terre : Terre Solide, Océan, Surfaces Continentales, Atmosphère, Risques, suivi en temps réel lors de catastrophes, Côtier, Cryosphère, Forêts, Biodiversité
  • Missions et services opérationnels pour le suivi de l’environnement (météorologie, océanographie opérationnelle, services climatiques, y compris Copernicus) et des impacts sanitaires
  • Missions et services opérationnels pour le suivi des activités humaines: agriculture, foresterie, logistique, transport, gestion de risques, tourisme, télécommunication
  • Sciences de l’Univers : Soleil, Système solaire, Exobiologie/Exoplanètes, Astronomie/Astrophysique, Cosmologie
  • Physique fondamentale (détection et analyse d’ondes gravitationnelles, tests de la relativité, du principe d’équivalence, horloges et transfert de temps, etc.)
  • Sciences de la Vie et de la Matière en micropesanteur
  • Sciences Humaines et Sociales : migrations, urbanisation, géomatique, archéologie
  • Technologies pour l’Exploration, Robotique, Télécommunications, Infrastructures sol/espace, Lanceurs, Balistique, Propulsion

Date limite de dépôt des candidatures : lundi 21 février 2022 à midi (heure de Paris)

Pour obtenir des informations : 

GERIN LASLIER Maryvonne et  SIEGEL Anne (responsables scientifiques de l’appel à projets)  et la Mission pour les initiatives transverses et interdisciplinaires

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