Le concept d’exposome est une représentation complexe et dynamique des expositions diverses auxquelles les êtres vivants en général sont soumis au cours de leur vie dans des environnements variés. Cette notion a été proposée dans un contexte où l’essentiel de l’attention scientifique était portée à la cartographie du génome pour porter l’attention aux facteurs environnementaux de nombreuses maladies. L’exposome a ainsi pour ambition de prendre en compte l’ensemble des facteurs stressants microbiologiques, chimiques et physiques, ainsi que les éléments récréatif, médicamenteux, le mode de vie, l’alimentation, et les infections susceptibles de produire des impacts néfastes nouveaux ou aggravés sur la santé ou plus généralement sur le comportement des organismes vivants et intégrer leurs effets dans le temps. Cette approche issue de travaux épidémiologiques et biomédicaux trouve sa limite dans une insuffisante prise en compte des facteurs sociaux qu’ils impliquent une plus grande susceptibilité individuelle ou une plus forte exposition à des risques (inégalités environnementales), de même que la prise en compte des expositions liées au travail.
De nombreux facteurs environnementaux sont ainsi susceptibles d’influencer l’état de santé des organismes vivants dans leur ensemble : nourriture, air, eau, sol, rayonnement solaire, environnement sonore, environnement psychoaffectif, hygiène de vie, conditions socio-économiques, pathogènes, etc. Ces expositions sont ainsi de natures très diverses et, selon l’acception actuelle communiquée vers les citoyens, souvent qualifiées de chimiques (polluants), biologiques (pathogènes, pollens…), physiques (UV, ondes, radiations), psychoaffectives (stress), sociales (environnement proche), liées au mode de vie (nutrition, sport), au travail, etc.
La notion d’exposome est donc largement interdisciplinaire et concerne à des degrés divers tous les instituts du CNRS afin d’en couvrir tous les aspects, de l’analyse et de la réactivité, jusqu’à la modélisation et au traitement des données de façon intégrée et dans une approche « une seule santé » ONE HEALTH.
L’appel à projets pourra concerner tous les aspects de santé environnementale (air, eau, sol, vivant), santé au travail et les approches intégrées qui permettront d’observer, analyser, prédire et prévenir l’impact de l’exposome sur la santé humaine ainsi que sur l’environnement et la santé animale. Cela inclut la surveillance de l’environnement, les biomarqueurs, la biodiversité, les modifications de la dissémination et la virulence des agents pathogènes, la caractérisation de la réponse physiopathologique aux contaminants/polluants, l’analyse, l’identification et la caractérisation de contaminants/polluants, transformation/métabolisation des polluants, réactivité des polluants avec les surfaces/interfaces, modèles toxicocinétiques (PBPK), modélisation prédictive des risques, relations sociales et environnement, enjeux sanitaires de la santé environnementale, perception des risques et définition et mise en œuvre de politiques publiques adaptées. L’appel pourra aussi concerner la façon dont ces enjeux sont pris en compte par les individus et les sociétés, dont ils sont définis dans l’espace public et pris en charge dans les politiques publiques. Il pourra aussi concerner les mobilisations et les formes d’action collective associés à ces enjeux.
Date limite de dépôt des candidatures :
mercredi 16 octobre à midi (heure de Paris)
Dépôt de candidature
Pour déposer une candidature, veuillez-vous connecter à l’application NOA : https://noa.cnrs.fr/. Vous serez invité(e) à vous connecter via la « fédération d’identité » RENATER (codes JANUS pour les agents des unités CNRS) et vous pourrez choisir l’appel « Interactions complexes et comportements collectifs » dans la liste des appels. Nous vous incitons vivement à utiliser votre adresse institutionnelle afin de bénéficier du préremplissage de certains champs (informations vous concernant ou concernant votre laboratoire ainsi que ceux de vos partenaires).
Responsables scientifiques :
Maguy Jaber (CNRS Chimie) et Stéphanie Vermeersch (CNRS Sciences humaines & sociales)
Pour obtenir des informations :
Mission pour les initiatives transverses et interdisciplinaires